lundi 15 mars 2010

Street Art in New-York

Souvenirs d'une ballade à Meatpacking District, ancien quartier des abattoirs et des commerces de viande en gros, et maintenant nouveau quartier branché (à éviter pendant la fashion week). Plus quelques photos prises à Dumbo, au pied de Brooklyn bridge (Côté Brooklyn).
Toutes photos, Copyright Buster 2009


















Le Garage Zohra (Episode 1)

La photo qui orne ce blog "le Garage Zohra, Open 24/24" a une histoire qu'il faudra que je vous narre.
Elle mérite une analyse fouillée, toute en intériconicité, leurres et mises en abyme...

Le "Grand Spécialiste en la matière", PV pour les initiés, avec lequel je suis un peu brouillé, y verrait certainement moultes explications n'ayant aucune raison d'être formulées, et occulterait certaines données "de bases" qu'il s'offusquerait évidemment de me voir lui rappeler.

Sachez simplement que je l'ai prise à New-York l'année dernière, et qu'elle est la composition panoramique de 3 clichés différents, assemblés sous photoshop.

jeudi 11 mars 2010

Sale temps pour les fantômes !

Photo Pascal B, Licence Creative Commons


C'est un article d'actualité. 
Dune actualité brûlante même, puisqu'il s'agit du récit (la vraie vérité) du drame qui m'est arrivé pas plus tard que vendredi.
Vous pourrez m'objecter qu'il ne s'agit que de mon actualité et non de la vôtre ou de l'actualité générale, qui elle concernerait l'humanité toute entière, à la différence de la mienne qui ne concernerait personne d'autre que moi.
Il me sera facile de vous dire que cette actualité, vous y êtes vous aussi confrontés chaque jour, tout comme moi, qu'elle est l'actualité d'aujourd'hui, de demain.
L'actualité des jours qui passent.


Vous pourrez aussi dire que Les Fantômes..... enfin vraiment....  faudrait voir à pas pousser !
J'en devine certains s'esclaffant.
Patience, braves gens, qu'en savez-vous des fantômes en général, et des miens en particulier ?

Je vous dis, moi, que ces fantômes, que vous côtoyez sans y prêter attention, ces fantômes qui vous regardent passer, silencieusement, ces fantômes sont autant les vôtres que les miens.
Je suis plus souvent confronté à eux que vous, parce que j'en ai fait une sorte de spécialité et que leur fréquentation me plonge régulièrement dans des abîmes de joie ou de tristesse.
Vous ne les voyez pas, ou vous ne les voyez plus.
Peut-être qu'après cette lecture vous ouvrirez à nouveau les yeux sur ces fragiles manifestations d'une vie disparue.

....


Vendredi matin, j'avais préparé soigneusement tout mon armement pour la chasse aux fantômes. 
Enfin pour la chasse à l'un d'entre eux plus particulièrement. 
Un fantôme exceptionnel et qui m'échappait de puis longtemps.
J'en avais entendu parler, j'avais même vu une vague photo de la maison hantée, mais sans aucune indication me permettant de savoir où la trouver.

Pour chasser le fantôme Il y a grosso-modo deux façons de procéder : 
- Agir à l'aveugle, guidé par son flair, sachant à l'avance reconnaître les endroits où ils se cachent, mais avec l'incertitude de pouvoir réellement leur tomber dessus ni de savoir sur quel genre de fantôme on tombera. Le frisson de la découverte amplifie le plaisir du chasseur.
- Privilégier le renseignement, recouper les sources, chercher des indices. C'est la méthode la plus sure et la plus efficace pour les rencontrer à l'endroit prévu.

Encore faut-il que l'informateur soit crédible !

Je pratique les deux techniques, mais vendredi c'est une nouvelle information, recueillie la veille, qui m'avait poussée à partir de bonne heure, par un mistral glacial.
Ce satané fantôme qui m'avait échappé il y a 2 mois à Donzère, avait été  vu à Mondragon.
Mon informateur d'alors, le premier sur ce coup, avait du tout simplement confondre, dans le rapport qu'il m'avait transmis, une commune avec l'autre. 
Je l'avais cherché à Donzère alors qu'il était peinard à Mondragon.

Donzère, Mondragon. Les 2 cités sont régulièrement associées.
Le défilé du Rhône, une centrale hydraulique, un canal..... et l'expression finale "Donzère-Mondragon", alors que plus de 10 Km séparent les deux communes.
Il y a 2 mois j'étais revenu bredouille, dépité, anéanti. Rien, pas la moindre trace.
Et puis hier soir, nouvelle info, inattendue, inespérée, et l'espoir qui renaît. 
Il faut agir alors professionnellement, faire le vide, se décontracter, préparer soigneusement le matos et attendre l'heure propice.
Lorsque, comme moi, on exerce depuis longtemps cette traque, on sait que rien ne doit être laissé au hasard. La chance de l'avoir en ligne de mire risque fort de ne jamais se reproduire.

Je débarque donc au petit matin, avec tout mon matériel étalé, bien en ordre et juste sous la main sur le siège à côté de moi.
Je roule doucement, je traverse le village très lentement, en regardant de tous côtés.
J'inspecte aux croisements les routes qui s'enfilent à droite ou à gauche, je n'aperçois rien.
Pas la moindre trace de mon fantôme.
J'ai bien aperçu 2 maisons suspectes à la sortie du village, dont je m'occuperai plus tard, mais aucune trace de celle que je recherche. Encore un mystère.
Il faut trouver un autochtone, lui montrer la photo d'assez mauvaise qualité que j'ai récupérée sur internet hier soir et qui m'a fait reprendre la piste aujourd'hui.
Une vieille photo en noir et blanc de 1958, la maison paraissait presque neuve et pimpante à cette époque.

Arrêt devant le Tabac-Journaux. Je sors ma photo à la main.
Au moment où je vais pousser la porte, elle s'ouvre et la postière du village sort de la boutique.
Une vraie chance, les postiers connaissent forcément tout et tout le monde dans le village. 
Je l'aborde sur le trottoir, je lui montre ma photo, je lui explique ma recherche et j'attends sa réponse.

Elle me regarde étrangement, regarde la photo, revient vers moi l'air pas très aimable et finit par me lâcher.
- Trop tard, ils ont tout démoli la semaine dernière, c'était là, à l'entrée du village, pas dommage, quelle ruine c'était !
Et elle m'indique du menton la direction du nord, où j'avais remarqué en arrivant un grand terrain fraîchement retourné.

Je lui glisse un rapide Merci, alors que j'ai envie de crier.

- Putain, une semaine trop tard !
Je reviens à ma voiture, vidé, accablé par le sentiment d'injustice qui me frappe.
Si ce P...n de C....d de fils de P...e, ne m'avait pas entraîné sur une fausse piste il y a deux mois, j'aurais pu l'avoir, je l'aurais eu !
Je suis arrivé une semaine trop tard, alors qu'il était là depuis des dizaines d'années.

Voilà, c'est toute l'histoire, terrible, qui m'est arrivée.
Les sentiments de tristesse et d'injustice qui m'ont accablés à ce moment m'étreignent encore en écrivant ces lignes.
Une rage sourde et impuissante.

Ces fantômes que je traque, on les appelle aussi des Murs Peints ou des Publicités Peintes, anciennes forcément.
Ce sont les anglais et les amerlocs qui les surnomment des "Ghosts".
Belle appellation qui correspond aux traces qui subsistent et qui souvent permettent à peine de déchiffrer le message initial.
Ces vieilles publicités qui ornaient les routes et les villages et qui résistent encore sont de plus en plus rares, les couleurs sont passées, parfois presque totalement effacées.
Ce sont les DUBO - DUBON - DUBONNET l'apéritif au quinquina, les CINZANO, les ANTAR à 4km, ou AZUR à 12km, NOILLY-PRAT, BYRRH, SUZE, CHOCOLAT MENIER, TELEAVIA ou FRIGEAVIA ......
Toute une litanie de marques souvent disparues, de graphismes soignés et désuets.
Elles étaient nombreuses le long des nationales, dans les agglomérations ou sur tout mur borgne visible de la route.

Quand elles existent encore, elles sont souvent abîmées par des sauvages.
Des salauds de tagueurs débutants, de ceux qui ne respectent rien, ont fait leurs essais dessus.
Le proprio du mur a ouvert une fenêtre en plein milieu.
Les panneaux indicateurs les cachent.
La végétation les envahit.
Il semblerait que tout se ligue pour les dégrader. Dans quel but ?

Ce sont les vestiges d'une autre époque qui disparaissent l'un après l'autre.
Sans émotion particulière du commun des mortels.
- On ne peut pas tout garder ma bonne dame !
Et on construira à leur place un truc en bac acier, moderne et moche, avec des grands panneaux 4 x 3 m pour afficher des pubs qui ne vieilliront jamais, remplacées chaque semaine au gré des campagnes de pub, pour des parfums ou pour les promos du centre commercial du coin.

Pourtant, je ne vis pas dans le passé, je suis même assez branché,  enfin il me semble.
Pourquoi donc ne puis-je m'empêcher de penser que c'était plus beau avant, plus humain ?
Pourquoi ces pauvres murs inoffensifs et débonnaires sont-ils laissés à l'abandon ?


Laissez les vivre ces Fantômes !



PS : 
- Mon armement pour la chasse aux fantômes (et à d'autres créatures) c'est un reflex 24x36 Sony Alpha 900, 24 Mo, 2 zooms  24-70mm et 70-200mm et un objectif macro 100mm.
- Le Fantôme dont il est question ici : La superbe façade ocre jaune d'un vieux garage avec 3 magnifiques publicités pour FLOREOIL et HUILES RENAULT  ainsi qu'une très belle enseigne peinte.
Depuis une semaine il n'en reste plus rien.